Les origines du nom et du logo



Je pourrais m’arrêter au fait que dans notre région tout à tendance à s’appeler « Seeland » (le pays des lacs, dont les chefs-lieu sont les villes de Bienne, Nidau et Cerlier).
Beaucoup de commerces et d’entreprises ont choisi ce nom pour montrer leur appartenance à cette zone géographique (Boucherie Seeland, Seeland Brau, Seeland JOB, Chiropraktik Seeland, Pizza Seeland et j’en passe).

« Seelander » évoque non seulement notre région, mais nous avons également voulu lui donner une connotation médiévale et chevaleresque : « Seelander, le chevalier du Houblon ».
D’où le clins d’œil avec notre logo, un chevalier en armure arborant un fourquet dans sa main en guise d’épée.

Le logo a été dessiné par ma femme et numérisé par mes soins. Il fait très artisanal et c’est le but.
Nous nous voyons comme une petite brasserie régionale et artisanale.

Les débuts du fondateur/brasseur



Davide Nuzzello, fondateur de la brasserie, a débuté dans sa cuisine comme beaucoup de brasseurs. Après deux kits de brassage peu satisfaisants, il a décidé de partir en tout grain directement.

Cela sera chose faite après la fabrication d’une pico brasserie fait maison et la réquisition de la buanderie familiale. Depuis lors il a pu expérimenter différentes recettes qu’il met au point par lui-même tout en se formant sur Internet et dans les livres.

Une année plus tard il participe à son premier concours (Beer Contest organisé par Brau and Rauch Shop) et il gagne la 3ème place dans la catégorie Porter avec sa bière brune spécialement brassée pour l’occasion. Cette victoire l’a motivé et il s’est dit : Et pourquoi pas tenter de fonder une micro brasserie, le potentiel est là.

C’est ainsi que le rêve a commencé.

Aménagement du local temporaire



L’aménagement du local temporaire a débuté au mois de mai 2020 en attendant qu’un local adapté soit trouvé.
L’achats des appareils se fait petit à petit selon les finances du fondateur. En effet nous voulons auto financer la brasserie en se passant de prêts bancaires.
Le coût estimé du projet est de 40'000 CHF.

Nous avons débuté par le nettoyage du local (un appartement de 60 m2 modifié afin d’accueillir le matériel), l’aménagement du stock et de l’installation de brassage amateur qui nous sert aujourd’hui à mettre au point de nouvelles recettes.

En fin septembre 2020 nous avons commandé et installé installer la zone d’embouteillage dans le local temporaire.

A la fin janvier 2021 nous avons commandé l’unité de production de 500L ainsi que le matériel de brassage chez Polsinelli. Ils sont finalement arrivés en début juillet.
Le colis contenait : Deux cuves de 500L (empattage et ébullition), une cuve 300L (sparge), une cuve de 50L avec système de vidage automatique (cuve tampon), centrale de contrôle, 3 bruleurs à gaz et refroidisseur à plaques.

La commande des fermenteurs a été passée en septembre 2021, deux cuves de 525L ainsi que tout le système de refroidissement.

Aménagement du local définitif



16 octobre 2021, nous avons enfin reçu les clefs du local définitif. Situé à Bienne dans le quartier de Madretsch. Superficie de 150m2.
Le déménagement du matériel et l’aménagement de celui-ci a pu débuter juste après la réception des clefs.

Il a fallu imaginer les espaces et aménager le local.
Déménager le matériel du local temporaire et l’installer, installer l’arrivée d’eau et l’électricité dans la zone de production. Installer un lavabo Inox et le connecter à l’arrivée d’eau et à l’évacuation. Installer un système d’aération pour l’évacuation de la vapeur de cuisson et de l’humidité (qui au final à été retiré).

La partie aménagement et installation fut très instructive et m’a permis d’apprendre beaucoup de choses dans différent domaines.
Mon père m’a aider dans ces travaux, ce qui nous à permis de passer du temps ensemble, que du bonheur.


En 3 mois, tout est installé et fonctionnel. Nous sommes en janvier 2022 et pouvons commencer les démarches administratives.
Comme vous pourrez le lire au chapitre suivant, les démarches administratives prendront plus de 2 ans et coûterons beaucoup d'argent avant que je puisse produire ou vendre la moindre bouteille de bière.

Partie administrative



7 janvier 2022, inscription de l’entreprise au registre du commerce.
Officiellement l’entreprise existe depuis ce jour. Mais nous ne produisions pas encore.
Cette étape est la première de 5 phases pour la création de l’entreprise (registre du commerce, annonce caisse AVS, inscription aux douanes, annonce aux services vétérinaires et police du commerce).

12 janvier 2022, la caisse de compensation du canton de Berne m’a contacté, ils n’ont pas tardé à demander l'inscription à la caisse l’AVS (et oui ils gagneront 587.00 CHF par année de ma part sans que je puisse percevoir cet argent à la retraite, on est vraiment des vaches à lait…).

D’autres inscriptions annexes ont également été faites.
Comme une relation commerciale avec la Poste qui, en théorie, devrait proposer aux entreprises un tarif préférentiel. Il n'en est rien, mon entreprise paye en moyenne 1.50 CHF de plus qu’un client privé pour l’envois d’un colis en Suisse (une grosse arnaque en somme).
Puis l’ouverture d’un compte courant entreprise chez PostFinance, ce qui nous a ouvert la porte à des services comme PayPal, SumUp (terminal de payement), etc… pour la facturation des clients.
Service au top, deux ans de gestion de compte gratuits pour les startups.


Début novembre 2022, inscription à l’office fédérale des douanes.

Net et sans bavures, efficaces et rapides. L’inscription à été très facile via leur portail et le contact sympathique avec le responsable du département qui m’a envoyé mon numéro de brasserie sur demande de ma part.


Décembre 2022, inscription auprès du laboratoire cantonal.
A la suite de cette inscription, en avril 2023 j’ai eu ma première visite d’inspection.

Tout est en ordre, voir même au-delà aux dires de l’inspecteur. J’ai trouvé l’échange avec lui d’une très grande qualité et constructif. Me donnant des conseils précis et répondant à mes questions (notamment sur l’étiquetage des bouteilles).

Nous avons vu ensemble tous les documents que j’avais produit sur les processus de la brasserie, la mise en place de la sécurité alimentaire, du stockage (produits, gestion du stock, etc...) et du nettoyage.


Janvier 2023, j’apprends qu’il faut faire changer l’affectation du local auprès de l’office des constructions de la ville.

C’est là que le parcours du combattant a commencé. Je vais pousser un coup de gueule, c'est très rare de ma part.

Le service en question n’a jamais été à l’écoute, pas serviable du tout et ont tout fait pour me mettre de bâtons dans les roues. En plus d’une menace reçue par écrit de me dénoncer à la police des constructions car mon formulaire était mal rempli et incomplet : mais je n’y connais rien moi, je vous ai demandé de l’aide, c’est vous qui m’avez fermé la porte au nez en me retorquant qu’il y avait tout sur Internet ! J’ai donc dû me débrouiller comme j’ai pu.

En mars 2024, la procédure n’était toujours pas terminée et je n’ai toujours pas le droit d’exploiter ma brasserie. On me demande une date de début et de fin des travaux pour clôturer de dossier, mais combien de fois je dois vous dire qu'il n'y a jamais eu, qu'il y pas et qu'il n'y aura jamais de travaux, vous êtes sourd et vous ne savez pas lire?!?

Cette procédure m’a couté 3’900 CHF pour la gestion du dossier ainsi que pour des rapports ne reflétant pas la réalité reçus de leur part provenant de divers instances de la ville où personne n’est passé voir la situation sur place (tous convaincus que je faisais des travaux impactant le bâtiment que je loue, ce qui n’est pas le cas. J'ai dû moi-même les contacter un à un pour expliquer la situation et les rendre attentifs au travail bâclé de l'office des constructions).
De l’arnaque totale et une pompe à fric !

A cause de ces procédures, en plus de la somme facturée, j’ai dépensé 1 an et demi de loyer dans le vide car je ne pouvais pas exploiter ma brasserie, ce qui fait un déficit de 25'000 CHF.

Ce département de la ville serait à dénoncer par leur manque de rigueur, un travail minimum effectué, un travail bâclé, une lenteur à tout épreuve et du fric gagné facilement en ne faisant rien !
Du coup je suis bloqué depuis, je ne peux pas produire ni faire ma demande à la police du commerce pour obtenir le permis R me permettant de vendre ma production tant que le dossier n'est pas clôturé (les impôts eux ne se gênent pas pour me demander des comptes depuis le tout début de mon projet pourtant).
A cause de cette procédure interminable, j'ai eu des soucis financiers dans le privé vu que la brasserie n'est pas encore exploitable, ce qui aurait dû être le cas depuis plus d'un an. Je pers de l'argent au lieu de rentabiliser ma société. J'ai longuement hésité à jeter l'éponge par leur faute.

Lors de ce projet de brasserie, j’ai eu à faire à beaucoup d’offices et de départements, tous ont été serviables, constructifs, à l’écoute et m’ont donné des conseils, sauf celui-ci.


22 Mars 2024, l'office des constructions vont enfin passer vérifier "les travaux" qu'il n'y a jamais eu. Une courte visite de 10 minutes avec comme conclusion, je cite : "Mais c'est comme sur les plans ici...".
Conclusion de leur part, ils clôtureront le dossier au plus vite.
Nous sommes le 3 mai au moment où j'écris ce mémoire, je n'ai toujours pas reçu de confirmation écrite de leur part.


Lassé de cette attente interminable, le 26 mars 2024 je transmets mon dossier pour l'obtention du permis de vente à la police du commerce de Bienne et à la préfecture.
1 mois plus tard, le 30 avril 2024, j'obtiens mon autorisation.
Les affaires peuvent enfin commencer.


Donc au total, il aura fallu 2 ans et 4 mois de demandes/batailles administratives, environ 50'000 CHF de perte net (entre loyers et frais administratifs) durant ce laps de temps avant que je puisse enfin commencer à prospecter et vendre mes produits. Comment vais-je pouvoir me rembourser cette sommes je ne le sais pas, il me faudra des années!
Néanmoins je souhaites remercier certaines personnes des offices fédérales, cantonales et communaux, qui ont été à l'écoute, arrangeant parfois et avec qui j'ai pris du plaisir à communiquer sur les différents dossiers et sujets.


Rentré dans le local au mois de octobre 2021, il aura fallu 3 ans et 5 mois pour enfin commencer à vendre. Je ne préfère pas calculer les pertes financières de cette aventure, c'est à vous faire tourner la tête.
Il revient à moi maintenant de me battre pour ce que j'ai construit et de me donner quelques années pour que mon affaire soit rentable.